vendredi 9 mai 2008

Hier soir 8 mai sur Ecologia Island Moya tenait conférence.

Une bonne trentaine de participants, avec deux temps, en premier lieu le maître qui nous parle de lui et de son œuvre et ensuite une partie questions de la part du public.
Le lieu est pour le moins étrange, regardez la photo.




Voici les moments clés, du débat organisé sur l'Espace de Médias Critique, nous retrouvons "poete cummings" qui avait déja animé le débat droit d'auteur.
Mais ecoutons Moya ...


"Pour commencer, il y a une anecdote très intéressante pour les psychiatres... Moya est mon vrai nom, celui de mon père mais je ne l'ai porté qu'à l'âge de 15 ans quand mes parents se sont mariés en venant à Nice...

Avant, j'étais né à Troyes bien que mon père soit espagnol et je portais le nom de ma mère Henry - j'étais donc à Troyes sous le nom de Patrick Henry - quand j' ai changé de ville et de nom et que par la suite j' ai appris que Patrick Henry avait été arrêté à Troyes, c'est comme si j'avais eu deux vies dont une disparue...d'où sans doute l'obsession par la suite de mettre mon nom (celui de mon père ) partout....



J'ai commencé par la BD déjà à l'École puis j' ai publié dans les premiers fanzines en 70 . ... Je suis rentré aux Arts Décoratifs, la Villa Arson, à Nice pour faire de la BD mais je sentais que ce n'était pas vraiment mon but car je préférais être Tintin plutôt qu'Hergé, la Joconde plutôt que Vinci et en découvrant l'art, à cette époque le Body Art, j ai compris que je pouvais rentrer dans l'oeuvre et satisfaire un fond légèrement narcissique.



J'ai aussi découvert Mac Luhan et les théories de la communication de Abraham Molles et j'ai pensé que le médium le plus nouveau qui allait transformer radicalement l'art était la télévision en direct et les futurs réseaux qu'on pronostiquait déjà. Mon seul travail en art a été de faire tous les mercredi une émission en direct d'un atelier à un amphi avec une camera vidéo noir et blanc relié à un moniteur....







Je faisais volontairement, par provocation, des émissions dans le style de Guy Lux. Je distribuais des pétitions pour que Guy Lux soit ministre de la culture et je peignais des grandes fresques à la gloire de la télévision et de Claude François.




L'idée, c'était que l'image en direct faisait disparaître le créateur, derrière la créature et qu 'on n'avait pas le temps de raconter une histoire de l'art. En faisant des émissions en direct, j'affirmais que je n'étais plus qu'une créature....




Mais l'armée m'a stoppé dans mon élan et une fois terminé je me sentais tellement libre que je ne suis pas retourné aux Arts Deco d'autant que j' ai découvert le sexe et la plage naturiste à Nice et pendant quelques années j'ai passé toutes mes journées, même l'hiver, nu au bord de la mer.




Du coup, on m'a demandé de remplacer un modèle aux Beaux Arts et j'ai trouvé ça très satisfaisant pour mon exhibitionnisme naturel de poser nu parfois devant 100 personnes ... J'ai passé 10 ans à poser dans toutes les académies de la Côte de Monaco à Saint Raphaël ... j'étais enfin devenu une créature...




Je suis revenu à la peinture pour une expo et je proposais des petites toiles avec des antennes de télévision et des ondes pour 50 francs. En même temps, je faisais des projets d'émissions de télévision délirantes où je voulais être le "Télé Artiste" au centre du studio, protégé par des totems, avec des codes de couleurs et de formes que j'ai conservés pour mes toiles avec mon nom.




J'ai toujours pensé que la dernière spécificité de l' artiste contemporain était de pouvoir faire tout et n'importe quoi en toute liberté sans contraintes contrairement aux architectes ou designer...






L'art contemporain a trop voulu imiter la rigueur du design sans en avoir la force et dorénavant les grands musées exposent naturellement la mode, le design et l' architecture.... Mais pour rester reconnaissable à travers des styles et des techniques diverses, il était nécessaire d'être le centre de l'oeuvre ... Il faut avouer que ça tombait bien puisque c'était quand même mon but initial.




Après avoir fait de nombreuses oeuvres à partir des quatre lettres de mon nom, j'ai créé un personnage à mon image dans le but de le projeter dans les nouveaux médias : les jeux vidéos, les dessins animés etc... dans le même temps, je travaillais sur les images numériques avec les premiers ordinateurs MO5, puis plus tard avec les logiciels de 3D tout en imaginant déjà un univers accessible que Second Life nous offrira quelques années plus tard....



Avec Second Life, enfin, j'ai le sentiment d'être une créature, d'avoir traversé le médium...."

L’avis du blog : Visitez l’île Moya, prenez le temps de dépasser le côté narcissique du maître et vous découvrirez un homme de talent, un vrai artiste SL et RL…

1 commentaire:

G.Q. a dit…

Hello,

Précision;=) Nous avons organisé ce débat sur l'espace de Médias Critique
http://mediascritique.blogspot.com/ qui est en effet sur ecologia island.
Médias Critique complète Arts et monde social parce qu'il ne peut y avoir de créations sans des moyens de production édition diffusion indépendants et qu'il ne peut y avoir de médias indépendants sans une critique des médias et une critique du langage que ceux ci véhiculent.
Merci de parler de nos débats:=) et à bientôt pour le suivant qui sera un débat de Médias Critique.
poete cummings